samedi 9 avril 2016

La nourriture

La nourriture est un vaaaaaaste sujet!
Pour moi ici, trouver de la "bonne" nourriture a été tout un travail en soi, parce que je considère comme bon ce qui est sain et a bon goût. Parce qu'ici beaucoup considèrent comme bon tout ce qui a bon goût (pour la majorité des gens que j'ai rencontré, certainement pas pour tout le monde). Et du coup, la culture de la nourriture et de la cuisine est totalement différente. Pour beaucoup de recettes par exemple, on demande de mélanger un "mix" (un mélange tout prêt) avec un liquide quelconque.
Évidemment, ici, tout est différent. Ici, on peut quasiment tout trouver tout prêt. Dans les exemples les plus drôles ...
Voici les pâtes à la sauce tomate cuites et congelées...On en achète un paquet et le deuxième est gratuit!
Il faut que tout aille vite. Si en France on a l'habitude au restaurant d'attendre entre chaque plat, ici, la rapidité est un plus. Au restaurant, on est servi très vite et on mange vite, il faut laisser la place pour les clients suivants. Par ailleurs, les fast foods ont un succès immense ici. C'est vraiment la chose de base, il semble que tout le monde les connaisse tous, que tout le monde a mangé au moins une fois dans chaque fast food. Et des chaînes de fast food, il y en a un nombre incalculable : Taco Bell, Burger King, Mc Donald's, Wendy's, Jack in the Box, Popeye's, Papa Murphy's, In N Out, Papa John's, Denny's, etc... pour n'en citer que quelques uns.
De ce fait, l'obésité est plutôt courante ici, et est plutôt regardée comme quelque chose de presque "normal", enfin, disons qu'il y a une certaine complaisance. Par exemple, dans les magasins, on trouve des sortes de petits scooters pour que les gens trop gros (bon, aussi trop vieux ou trop malades), puissent faire leurs courses sans marcher. J'ai pour ma part, beaucoup de mal à m'adapter à cette mentalité et à respecter les gens qui ne se respectent pas assez eux même pour seulement marcher. Il faut dire aussi qu'aux USA, la devise : "le client est roi" est vraiment prise au sérieux, et ça, ça a aussi parfois ses avantages.
Les américains sont aussi de très grands adeptes du "snack", et mangent à presque toute heure de la journée (voire de la nuit, puisque certains fast foods sont ouverts 24h sur 24). Alors qu'en France on lutte contre le grignotage, ici, c'est plutôt encouragé. Parce qu'ici nourriture = énergie (Ce qui est vrai, tant qu'on ne met pas n'importe quoi dans son corps...)
Bref, du coup, bien se nourrir est peu commun est pas franchement facilité par les institutions ou les commerces (Notez aussi que dans n'importe quelle zone commerciale ou vous irez, ça sent la nourriture). Pour ceux qui essayent de lutter contre ça,  et de gérer leur poids, c'est assez difficile, car quand on grandit dans l'idée que quand on mange, le plaisir est plus important que la santé, avec addiction au sucre et au gras, et qu'en plus on ne sait pas vraiment ce qui est bon ou mauvais pour sa santé, c'est franchement pas simple, de changer sa vision des choses. Et puis, la nourriture saine n'est pas toujours vraiment accessible à tout le monde. Le sport n'étant pas non plus quelque chose d'évident (en dehors des salles de sport), et le fait que tout le monde conduit tout le temps (car les villes ne sont pas non plus à taille humaine) n'aide pas vraiment.  Cependant, ce phénomène a tendance à disparaître dans les grandes villes et dans les villes étudiantes où tout le monde marche et fait du sport.
Par contre la nourriture saine est partout, toujours plus chère que la malsaine. Autant dire que les encouragements pour vivre mieux ne sont pas nombreux.

Du coup, comme je ne travaille pas encore, et que j'ai du temps, j'ai décidé de profiter du fait qu'Oroville soit une ville agricole et du jardin du frère de Jacob pour commencer un petit potager.  Le but était, au début, surtout de faire des économies, et j'avoue que je me suis prise un petit peu au jeu :

Nôtre première fraise, elle était délicieuse!


Petits pois

Poireaux

Haricots Verts

Tomate

Courgettes

Melon

Coriandre

Basilic

Betterave

Concombre

Carottes

Brocolis

Artichauts
Et avant hier, on a eu notre première récolte!!!



vendredi 8 avril 2016

The Pioneer Museum

Dans le cadre de ma quête d'histoire, j'ai visité le Pioneer Museum, ou "le Musée des pionniers". Le musée en lui même date de 1932, et a été construit comme une réplique d'une cabane d'un "fortyniner" (c'est à dire l'une de ces personnes venues chercher la richesse en Californie en 1849, après la découverte de l'or) par les "Natives Sons and Daughters of the Golden West" (littéralement : les filles et fils natifs de l'Ouest doré), organisation plus ou moins discutable selon les époques, consacrée à la sauvegarde et au partage de l'histoire de Californie, plus précisément l'époque de la ruée vers l'Or.

Il abrite l'une des plus grandes collections de pointes de lances et de paniers amérindiens de la région ainsi que quelques artefacts chinois. Et bien entendu, le reste est constitué d'objets "américains" (ou des immigrés qui sont venus peupler l’Amérique).

Notamment (mais, malheureusement je n'ai pas de photo pour celle-ci), une poupée ayant soi disant appartenu a un membre du Donner Party (l'expédition Donner). Ce qui m'a permis d'apprendre l'existence de cet épisode célèbre de l'histoire californienne bien représentatif de la folie, l'imprudence et la cruauté de la migration vers l'Ouest à cette époque.


Un groupe de familles quittèrent l'Illinois en avril 1846 avec l'espoir de s'installer en Californie. Ainsi, un convoi de vingt chariots dont trois appartenaient à la famille de George et Tamsen Donner (d'après laquelle l'expédition fut nommée) quitta Springfield. A cette époque, le voyage est long, de quatre à six mois sont nécessaires pour atteindre l'Ouest, et certaines personnes gagnaient leur vie en guidant des expéditions comme celle-ci à travers les États Unis notamment Monsieur Hastings, qui contribuera grandement au destin funeste de l'expédition Donner. Tenez vous bien, c'est là que ça devient de la folie parce que même quand ça devient franchement douteux, ils ne changent pas de route et continuent de suivre leur guide. Cet homme, Landsford W. Hastings, a écrit ce livre :

 Dans ce livre il parle d'un raccourci, qu'il promeut en envoyant des lettres, depuis Fort Bridger (Wyoming) aux voyageurs émigrant. Il faut aussi garder en mémoire qu'à cette époque, la Californie est toujours mexicaine (elle ne fera partie de l'Union qu'en 1848, juste avant la découverte d'or...), et que les voyageurs pouvaient donc également rencontrer des difficultés à leur arrivée en Californie, qu'ils ont une réserve de nourriture limitée, voyagent avec femmes, enfants et vieillards, qu'ils ne connaissent pas la route et qu'ils risquent de traverser le territoire de pas mal de tribus indiennes au passage....
Comme si tous ces risques n'étaient pas suffisants, il se trouve que Hastings n'a jamais testé son raccourci. L'expédition se sépare alors en deux, 87 personnes (dont les familles Donner et Reed) décident de suivre le raccourci Hastings. Hastings part avant, et laisse des lettres pour donner les instructions à suivre. Cependant, il ne fera pas tout le chemin et les abandonne en leur donnant la direction générale à suivre. Bref, je vous épargne tous les détails, mais comme vous vous en doutez, le chemin s'avèrent beaucoup plus difficile que décrit par le "guide" et le retard de l'expédition s'accumule, ils traversent les montagnes Wasatch et le Grand lac salé. A ce moment là, le raccourci leur a fait perdre un mois....
Ils rencontrent de nombreux problèmes, internes et externes à l'expédition et arrivent à Truckee Lake (aujourd'hui nommé Donner Lake) et se retrouvent bloqués par la neige. Sans nourriture, ils recourent au cannibalisme. Trois expéditions de sauvetage seront menées et le dernier survivant de l'expédition Donner est secouru en avril 1847, soit un an après son départ. En tout, 40 membres trouvèrent la mort au cours de cette expédition cauchemardesque...
Maintenant, vous en savez autant que moi sur la question. Et la fameuse poupée en question si elle n'est pas confirmée comme ayant formellement appartenu au Donner Party, semblerait dater de cette époque (http://www.orovillemr.com/article/ZZ/20110531/NEWS/110539591)

On trouve évidemment pas mal d'objets liés à la recherche d'or : 

Ici, on peut observer (das le petit cadre), une aiguille en or fabriqué par un homme pour sa femme avec de l'or trouvé à Bidwell Bar. Bien que ce ne soit pas le matériau idéal pour coudre, il semblerait qu'elle n'avait que ça sous la main dans le camp pour coudre! Une pipe à opium de Bidwell Bar, ainsi qu'une élégante boîte d'allumette portant l'inscription gravée suivante : "G.A.R., 1à avril 1897"



Certificat de cession de concession minière de la Golden Channel Mining Company de 1857

Ce que vous voyez ici est un piège à gaufres (non, je n'invente rien! https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaufre_%28animal%29)



Voici une représentation du bandit célèbre de la région : Black Bart. Il s'agit en fait de Charles Bowles, surnommé le "Gentleman Bandit", car il a laissé sur deux des sites de ses vols des poèmes signés "Black Bart the Po8". Il était spécialisé dans l'attaque de dilligences (au moins 28) entre 1875 et 1883. Ce qui le trahit fut un mouchoir avec une marque de blanchisserie : F.X.O.7. L'inspecteur de la Wells Fargo, après avoir visité environ 90 blanchisseries retrouva sa trace. Il fit 4 ans de prison avant de disparaître ans la nature en 1888.




Les artefacts chinois : 
Comme la communauté chinoise d'Oroville cherchait à garder ses traditions, sa culture et sa façon de vivre, elle n'a pas cherché à s'intégrer vraiment dans le monde américain. De ce fait, ils se sont débrouillés pour avoir tout comme en Chine.



Une fiole à opium


Les marques testées par le maréchal ferrand/forgeron. Il nous a été précisé qu'il s'agissait du mur d'époque, démontés et reconstitué au musée.




Le badge de Florence Danforth, adjoint du Shérif du comté de Butte dans les alentours de 1917

Les dessous de l'époque...

Un uniforme première guerre
Téléphone de 1910, il y avait onze personnes sur la même ligne, qui appelait l'opératrice




Visiblement il existe une science du barbelé!








Les artefacts indiens
J'ai malheureusement dû survoler cette section, car située à la fin du musée et nous avions peu de temps pour attraper un bus avant la "tempête" qui se préparait. Tout ce que je peux vous en dire c'est qu'elle est constituée de plusieurs bols que le tout est fait de feuille de maïs (mais ça n'est pas précisé dans le musée). Et ces objets appartiendrait à la culture Maidu.







Poids utilisés pour la pêche



Pointes de lances pour la pêches, retrouvées dans la Feather River






"S.V. Person, tué par les indiens à Shoon Ravine, 1853", Pierre tombale dans le cimetière de Bidwell Bar. Ces pierres tombales ne sont pas surprenantes en Californie, surtout dans le cas de la Ruée vers l'or, où les indiens ont vu apparaitre du jour au lendemain une deuxième vague de gens qui ont envahi voire violemment saisi leur territoire (la première étant constituée des colons espagnols /mexicains). Parfois, les indiens ont réagi aussi violemment... Il faut savoir qu'il y avait aussi des expéditions de représailles lorsqu'un blanc était tué...

L'histoire des Indiens d'Amérique est très intéressante et tragique. Aujourd'hui il reste peu de cette culture, la plupart a été perdue du fait de massacres systématiques puis de l'assimilation des tribus restantes, notamment des enfants. Pour ceux que ça intéresse, je vous invite à vous renseigner sur les "Indian Boarding Schools"(les pensionnats indiens) où on envoyaient les enfants afin qu'ils apprennent à se débarrasser de leur culture, puisque les missions chrétiennes n'avaient pas réussi jusque là.
Oroville Firemen, les pompiers d'Oroville
Il y a toute une partie dédiée aux pompiers, ce qui, pour moi était assez intéressant, car je suis plus habituée aux objets ancien du quotidien et je ne connais pas bien l'histoire de ce corps de métier.
Telegraph fire alarm, littéralement, alarme incendie télégraphique. Lorsque le réseau téléphonique n'était pas encore généralisé, il a fallu, dans les villes, trouver un moyen de prévenir les pompiers rapidement et efficacement. La technologie du télégraphe étant commune à cette époque, Messieurs Channing et Farmer en 1852. Des boîtes étaient installées à travers la ville et lorsqu'on actionnait une poignée (ou autre système), cela transmettait le code avec l'emplacement de la boîte. De cette façon on pouvait savoir quand et où intervenir rapidement.



Uniforme de pompier d'Oroville (Oroville Fire Department)













Voiture des pompiers de l'époque


La guerre civile et la guerre mexicaine :

Alors, en ce qui concerne la guerre civile américaine, elle a eu lieu de 1861 à 1865 et opposait les armées de l'union (Nordiste) et confédérée (Sudiste). Le Nord se bat entre autres pour l'abolition de l'esclavage (qui a été, malgré ce que vous avez pu entendre) peu plébiscité et pas vraiment le centre des préoccupations de cette guerre. Tandis que le Sud, se bat pour l'indépendance de ses états (confédération contre union) et le maintien de l'esclavage. D'après mes recherches, l'abolition de l'esclavage me semble surtout une façon de fragiliser le Sud économiquement et militairement (l'économie du Sud semblait reposer entièrement sur la culture du coton  et l'esclavage de façon plus ou moins stable). Il y avait, lors de cette période deux présidents, deux drapeaux différents. C'est, encore à ce jour, la guerre la plus sanglante des États-Unis avec plus de 600 000 morts.

drapeau de l'Union à 34 étoiles (1861)
drapeau confédéré

Apparemment, la Californie était impliquée dans la guerre civile (ce qui n'est pas franchement évident, parce que les combats sont situés sur la côte Est) en fournissant de l'Or à l'Union et en sécurisant le territoire du Nouveau Mexique contre la Confédération. Apparemment, il y avait pas mal de sympathisants de la cause sudiste, notamment en Californie du Sud. Les californios (les descendants des colons espagnols et mexicains qui peuplaient la Californie avant l'arrivée des fortyniners) semblaient adhérer majoritairement à la cause Sudiste. Il y eut quelques complots qui visaient à ce que la Californie quitte l'Union et rejoigne la confédération, mais ils ont tous été déjoués. La conscription n'avait pas lieu d'être en Californie (il faut savoir, que la guerre de Sécession est la première à utiliser la conscription dans l'histoire des Etats-Unis), car le transport de ces régiments étaient trop onéreux (il fallait traverser tous les Etats-Unis, le front se trouvant principalement en Virginie). Donc les soldats recrutés en Californie étaient utilisées dans les alentours à quelques exceptions près. Bref, la Californie a été peu atteinte par le conflit.

En ce qui concerne la Guerre mexicaine, il s'agit ni plus ni moins de la guerre qui a mené à l'acquisition, entre autres, de la Californie par les Etats-Unis (l'Union) à la signature du Traité de Guadalupe Hidalgo. Petit détail intéressant, cette guerre a servi de terrain d'essai pour certains généraux de la guerre de Sécession (des deux camps, dont notamment, Lee et Grant), alors étudiants à l'académie militaire de Wespoint.








Je ne vous ferai pas le détail des uniformes aujourd'hui, car j'ai déjà eu beaucoup à apprendre et à lire rien que pour connaître les bases de ces deux guerres... 





Ce tambour fut porté par Frank Mix, en tant que joueur de tambour lors de la guerre de Sécession, il a servi sous "le bleu" et a participé aux batailles de Bull Run et à la Marche de Shermann jusqu'à la mer. Il s'est engagé dans l'état du Wisconsin à l'âge de 14 ans, et a servi de 1862 à 1865.


A ceux qui connaissent ces périodes historiques mieux que moi, je vous en prie, n'hésitez pas à intervenir!